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La responsabilité des associés en SAS : Comprendre les enjeux
24/10/2023
Jerome
La création d'une société par actions simplifiée (SAS) offre de nombreux avantages aux entrepreneurs, notamment en termes de flexibilité dans la gouvernance de l'entreprise et la gestion des parts sociales. Cependant, il est essentiel de comprendre les responsabilités des associés et du président de la SAS en contrepartie des pouvoirs dont ils disposent. Dans cet article, nous allons explorer en détail la question de la responsabilité des associés en SAS et les différentes situations où celle-ci peut être engagée.
Principe de base : la responsabilité limitée des associés de SAS
Le fonctionnement d'une SAS repose sur le principe de la responsabilité limitée des associés. Conformément à l'article L227-1 du Code de commerce, les associés de SAS ne sont responsables des dettes de la société qu'à hauteur de leurs apports au capital social. Cela signifie que les créanciers ne peuvent pas se rembourser en saisissant les biens personnels des associés.
Par exemple, si un associé a apporté 10 000 euros au capital social de la SAS, sa responsabilité sera limitée à ce montant en cas de dettes de la société. Les créanciers ne pourront pas réclamer plus que les 10 000 euros apportés, et les biens personnels de l'associé seront protégés.
De plus, la responsabilité pénale des associés de SAS ne peut pas être engagée pour les infractions commises par la société ou ses dirigeants. Ainsi, dans le cas où la société ou le président de la SAS est condamné pour une infraction pénale, les associés ne seront pas concernés par la procédure pénale.
Ces principes de responsabilité limitée font de la SAS une forme juridique attrayante pour les entrepreneurs, car ils offrent une protection des biens personnels des associés et limitent leur responsabilité financière.
Exceptions à la responsabilité limitée des associés de SAS
Cependant, il existe des situations spécifiques où la responsabilité des associés de SAS peut être étendue au-delà de leurs apports. Dans ces cas, les biens personnels des associés peuvent être saisis pour le remboursement des dettes de la société. Voici quelques-unes de ces exceptions :
La surévaluation des apports en nature
Lorsqu'un associé de SAS réalise un apport en nature au capital social de la société, celui-ci doit être évalué. En cas d'apport représentant plus de la moitié du montant du capital social ou d'une valeur supérieure à 30 000 euros, une évaluation par un commissaire aux apports est obligatoire.
Si les associés évaluent eux-mêmes les apports en nature ou retiennent une valeur différente de celle proposée par le commissaire aux apports, ils deviennent responsables solidairement de l'évaluation de l'apport pendant une période de 5 ans. En cas de surévaluation de l'apport, les associés peuvent être contraints de payer la différence entre la valeur réelle de l'apport et l'évaluation réalisée.
De plus, la surévaluation des apports en nature constitue un délit et peut entraîner l'engagement de la responsabilité pénale des associés. Ces derniers peuvent faire face à des amendes et à des peines de prison en cas de surévaluation délibérée des apports.
La gestion de fait
Dans une SAS, le président est le dirigeant de droit de la société. Cependant, il peut arriver qu'un associé de la SAS réalise des actes de gestion au même titre que le président. Dans ce cas, il peut être reconnu comme un "dirigeant de fait" de la société.
La gestion de fait intervient lorsque l'associé exécute des actes de gestion pour le compte du président ou de la société de manière régulière et indépendante. Par exemple, si un associé signe des contrats au nom de la SAS ou réalise des actes de représentation sans être mandaté officiellement, il peut être considéré comme un dirigeant de fait.
Dans cette situation, la responsabilité civile et pénale de l'associé peut être engagée au même titre que celle du président de la SAS. L'associé peut voir sa responsabilité civile étendue au-delà de ses apports, ce qui signifie que ses biens personnels peuvent être saisis en cas de dettes de la société. De plus, sa responsabilité pénale peut être engagée pour les infractions commises par la société.
Le cautionnement d'emprunt
Il est fréquent que les associés d'une SAS se portent caution pour les emprunts contractés par la société. Lorsqu'un associé se porte caution pour un emprunt, il s'engage personnellement à rembourser le prêt en cas de défaillance de la société.
En cas de non-remboursement de l'emprunt par la SAS, les associés qui se sont portés caution peuvent être tenus de payer les mensualités du crédit. Dans cette situation, la responsabilité des associés n'est plus limitée à leurs apports, et leurs biens personnels peuvent être saisis pour le remboursement de l'emprunt.
Le cautionnement d'emprunt est donc une situation où la responsabilité des associés de SAS peut être étendue au-delà de leurs apports et impliquer la saisie de leurs biens personnels.
Les dispositions du pacte d'actionnaires
Le pacte d'actionnaires est un contrat complémentaire aux statuts de la SAS. Il peut être signé par certains ou tous les actionnaires de la société et permet de fixer des règles spécifiques quant au fonctionnement de la société et aux responsabilités des actionnaires.
Dans le cadre du pacte d'actionnaires, il est possible de prévoir des clauses étendant les responsabilités des associés de SAS. Par exemple, le pacte peut prévoir que certains associés s'engagent à rembourser les dettes de la société sur leurs biens personnels, éventuellement dans la limite d'un certain montant.
Ces clauses spécifiques du pacte d'actionnaires peuvent permettre d'étendre la responsabilité des associés au-delà de leurs apports et de les rendre personnellement responsables des dettes de la société.
Conclusion
En conclusion, la responsabilité des associés en SAS est en principe limitée à leurs apports au capital social de la société. Cependant, il existe des exceptions à ce principe qui peuvent engager la responsabilité des associés au-delà de leurs apports. La surévaluation des apports en nature, la gestion de fait, le cautionnement d'emprunt et les dispositions du pacte d'actionnaires sont autant de situations où la responsabilité des associés peut être étendue.
Il est essentiel pour les associés de SAS de comprendre ces exceptions et de prendre les mesures nécessaires pour protéger leurs biens personnels. Dans tous les cas, il est recommandé de se faire accompagner par un professionnel du droit pour garantir une gestion rigoureuse et conforme aux obligations légales et contractuelles.
La responsabilité des associés en SAS est un sujet complexe qui nécessite une analyse approfondie des statuts de la société et des engagements pris par les associés. En respectant les règles légales et en prenant les précautions nécessaires, les associés peuvent profiter des avantages de la SAS tout en limitant les risques liés à leur responsabilité.
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